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dimanche 22 janvier 2017

Ma vie en colocation



Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler des joies et des affres de la colocation, une vie en communauté qui crée parfois des instants inoubliables mais qui nécessite aussi que chacun mette de l'eau dans son vin pour le bien commun...

Voici deux mois que je vis en colocation à Surry Hills, un quartier un brin huppé situé dans le centre de Sydney, avec 5 autres filles. 

Elles sont âgées de 18 à 36 ans et regroupent trois brésiliennes, une chilienne et une française. 

Les premiers pas en colocation 


Au début c'est surtout certains éléments défectueux que le propriétaire ne daignait jamais réparer qui me préoccupaient le plus, comme le four, le sèche-linge et surtout la connexion Internet et un jeu de clé par personne que nous avons mis plus de deux semaines à récupérer. En Australie, les contrats sont rares et on paie d'avance, ce qui est bien pratique lorsqu'on ne travaille pas mais un peu stressant au moment de reprendre sa liberté. 

Puis, chaque fille a commencé à prendre ses habitudes, ses aises et tandis que l'une mettait en place un tableau drastique des tâches ménagères en y cochant nos noms sur le frigo, maniaque du rangement et changeant systématiquement les verres et assiettes de place chaque jour, une autre laissait traîner ses affaires dans la cuisine et le salon, une autre encore laissait ses cheveux dans la baignoire et enfin une autre posait ses assiettes à même le canapé ou le sol régulièrement. 

Des attitudes que je n'ai jamais eu chez moi et encore moins en communauté, puisqu'en auberge de jeunesse on ne laisse rien traîner et la place doit rester nette pour ne pas perdre ses affaires dans le va et viens des voyageurs. 

Quant à moi, j'ai deux petits plaisirs qui n'ont pas de prix et me font oublier ses petits aléas quotidiens : regarder un film sur l'immense télévision du salon le soir, le plus souvent une comédie romantique ou un film à suspense que j'ai emporté sur mon disque dur externe, en français, et profiter de la piscine, du sauna et du jacuzzi de l'immeuble dès que je le peux pour me sentir une princesse l'espace d'un instant, oubliant que nous sommes trois par chambres et qu'on ne m'a laissé que le lit superposé du haut. 



Les avantages de la vie en colocation


Si parfois il me manque un peu d'intimité et que des petits groupes se forment vu qu'il y a plus de françaises et de brésiliennes dans notre coloc (j'entends parfois quelques messes basses que je ne comprends pas et il est trop rapide de mal interpréter une discussion, c'est le lot d'une coloc uniquement composée de filles), j'avoue ressentir du plaisir quand je rentre le soir et que mon appartement vit, qu'il n'est pas vide. 

Souvent, ma colocataire française rentre tard du travail et nous regardons un film ou nous nous racontons nos journées, Parfois, l'une rapporte une bouteille de vin et nous refaisons le monde sur le balcon. D'ailleurs à noël nous avons organisé un barbecue sur la plage et cela restera l'un des moments les plus drôles de mon voyage ! Nous avons chanté dans le bus à l'appui d'une enceinte, nous avons tenté de nous apprendre de nouveaux mots et nous avons partagé nos traditions de noël respectives, c'était vraiment intéressant... Jamais je n'aurai connu de tels moments de complicité, coupés du quotidien, dans une auberge ou bien seule dans mon appartement. 

Quand je suis partie en voyage pendant une semaine et que je suis rentrée aussi, ce fût émouvant de voir que j'avais manqué aux filles et nous avons eu beaucoup de plaisir à nous retrouver, c'était chaleureux et je n'étais pas triste de finir mon petit voyage car je revenais dans mon cocon, avec des visages familiers et d'autres personnes avec qui cuisiner. 


Mes conseils pour une colocation sereine


1/ La discussion


Je pense que le mot clé est la discussion. A chaque fois qu'il y a une petite embrouille dans mon logement, c'est parce que quelqu'un a trop longtemps emmagasiné des frustrations sans rien dire, ou parce qu'elle n'a pas demandé aux autres si cela dérangeait au préalable. 

En effet, il n'est pas évident de voir une personne tenter de prendre l'ascendant sur les autres car on doit être à égalité dans le logement. Il faut donc discuter de la logistique ensemble et expliquer nos envies sans paraître trop directive ni trop blasée. 


2/ L'organisation


Nous avons mis en place un pot commun dans lequel nous mettons le même montant pour les petites choses qui peuvent vite devenir problématiques comme le papier toilettes, la lessive ou les produits ménagers et nous avons donc ce fameux tableau qui m'a laissé très sceptique au départ mais qui permet que deux personnes ne nettoient pas la même chose et de se pousser à faire les choses. 

Pour le reste, si comme nous vous n'avez qu'une seule salle de bain et un seul filet à linge, je vous invite à anticiper en observant les habitudes des autres et à ne pas hésiter à dire quand vous avez besoin de quelque chose. Par exemple, je choisis de prendre ma douche tard le soir parce que je sais que les filles la prennent soit le matin, soit vers 20 heures, et je n'ose pas forcément faire tourner de machine parce que nous n'avons pas beaucoup de place sur le petit étendoir mais j'ai vu que certaines n'hésitaient pas à retirer les affaires des autres en les pliant et finalement tout se passe bien ainsi. 

3/ Le compromis


Il y aura forcément des éléments ou des attitudes qui par moment vous donneront envie d'être seul ou vous agaceront, mais il faut prendre sur soi et relativiser car chacun a un point de vue différent et surtout se focalise sur des choses bien distinctes. Aussi, il ne faut pas prendre la mouche au premier verre mal rincé, mais se forcer à en discuter une fois l'énervement passé pour que cela ne fasse pas boule de neige. 

La prise du recul suffit souvent pour dépasser une frustration ou un agacement, et surtout rappelez-vous aussi des bons moments, des rires, des repas pris en commun, et de cette chance qui vous est offerte de découvrir d'autres vies, d'autres cultures et d'entraîner votre anglais. C'est une chance de ne pas vivre seul même si c'est parfois usant, et il faut savoir savourer les petits bonheurs du quotidien pour ne pas bloquer sur le négatif. Cela crée des liens uniques entre les colocataires quoiqu'il arrive et vous fera évoluer, grandir et relativiser sur votre confort. 

Enfin, dernier avantage de la colocation mais non des moindres, n'oubliez pas que si vous êtes en colocation c'est parce que c'est une position bien plus flexible qui vous permet de payer moins cher votre loyer et de garder votre liberté puisque vous pouvez quitter un logement très facilement. Vous n'avez pas de déménagement à organiser car les meubles ne sont pas à vous, la colocation trouvera quelqu'un pour vous remplacer et vous ne culpabiliserez pas de partir. La flexibilité financière est indéniable car c'est le parcours du combattant pour trouver un logement lorsqu'on a pas encore d'emploi ou bien pour une courte période, et le système de paiement à la semaine et en avance facilite votre recherche de logement tout le temps. Et puis si vous n'accrochez pas, vous pouvez toujours trouver autre chose ! 

Sur ce, profitez à fond de ces moments que vous ne vivrez qu'une fois dans votre vie en colocation, et communiquez, échangez, partagez pour que les frustrations du quotidien s'effacent au profit de jolis souvenirs... 




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